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Audrey CHICOT, de reine de beauté à reine de la métallurgie

Anciennement mannequin, Audrey CHICOT a décidé de se lancer dans un univers pas très beau, univers très souvent assimilé aux hommes : la métallurgie. Découvrez l’histoire incroyable d’une femme brave, qui aime son pays plus que tout.  

Audrey CHICOT est l’unique fille d’une fratrie de 5. Elle a très tôt été obligée d’apprendre à défendre ses idées. Au milieu de 4 garçons, il y avait urgence de développer des qualités telles que l’estime de soi et la détermination.

Après l’obtention de son Probatoire au Lycée Technique de Bonandoumbè à Douala, elle a demandé à son père de ne plus payer ses études. Cette même année, elle avait été élue présidente de l’association des élèves de son lycée, la première jeune fille à occuper ce poste depuis son existence.  

À l’initiative de son père, elle se rend en République Centrafricaine pour terminer ses études secondaires. Bac G en poche,  Audrey CHICOT retourne au pays. Ensuite celle-ci va travailler dans le cabinet de son oncle, puis comme commerciale dans diverses structures. C’est dans l’une d’elles, Comaran, spécialisée dans la fourniture industrielle, qu’elle rencontre Fabien Chicot qui deviendra son époux en janvier 2001.

D’autodidacte à excellente professionnelle

Sur le plan professionnel, elle s’est d’abord formée sur le tas. C’est en faveur de sa visite chez son époux en France que sa passion pour le métier se rallume. Ce dernier, ingénieur des arts et métiers, lui transmettra les canaux de l’industrie métallurgique au sein de l’entreprise familiale.

En 2003, la famille retourne au Cameroun. Dans leurs valises, 2 caisses à outils et 12 millions de Francs CFA. Audrey CHICOT crée alors MSMI à Edéa et devient PDG et unique actionnaire. Plus tard, elle se dote  d’une autre agence à Douala et d’un partenaire en France qu’elle nomme Chicot Ami.0. Dans l’optique d’élargir la structure en 2006, Audrey achète des machines de COFREM et augmente ainsi sa production en vue de répondre à la demande du marché.

MSMI, entreprise sociale et citoyenne

« Pour moi, les femmes, du fait de leur caractère maternel et primaire, sont plus aptes à la patience, à l’endurance. Surtout à la rigueur autant dans les prises de décisions que dans les tâches. Ces qualités sont essentiellement dans le développement de tous secteurs. » Affirme-t-elle. Dans le souci de transmettre son savoir-faire à la jeune génération, Audrey CHICOT milite pour l’intégration de la femme à travers des séances de mentoring. Une grande réalisation qui lui a valu l’élection à la tête de l’Association Interprofessionnelle De La Fabrication Mécanique Et De La Maintenance Industrielle du Cameroun (AIFMC).

Son entreprise MSMI emploie plus d’une soixantaine de personnes. Ses présentations sont diverses et variées (chaudronnerie, mécanique…) avec un chiffre d’affaires évalué à plusieurs centaines de millions d’euros.

Pour ses différentes réalisations,  MSMI, a été classée en 2014 par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel 6ème sur 988 entreprises du même calibre. Grâce à  cette distinction, l’entreprise d’Audrey décroche de nouveaux partenariats (Russie, Tokyo au Japon).

18 ans après sa création, l’entreprise d’Audrey CHICOT a conquis le secteur du pétrole au naval, en passant par l’industrie lourde, le textile, le bois, la cosmétique, le plastique ou encore l’agro-industrie.

Maman androïde de plusieurs enfants et bientôt grand-mère, Audrey CHICOT milite de manière énergétique pour promouvoir le made in Cameroun (MIC). À la tête de la plus grande structure de métallurgie en Afrique centrale, elle est aussi la première femme sur le continent à s’être aventurée avec succès dans le secteur longtemps dédié à la gent masculine.

À 47 ans, Audrey CHICOT demeure l’exemple typique de l’expression leadership féminin.

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