Jean Bikoko : Le Pape De l’Assiko Moderne
Connu comme le Pape de l’Assiko moderne, Jean Bikoko alias Aladin est un chanteur, compositeur camerounais qui a su rehausser la culture Bassa au-delà des frontières de son Cameroun natal.
L’avènement du Pape de l’Assiko
Il est né en 1939 à Eséka au Cameroun et représente cette catégorie d’icônes qui a largement contribué à populariser la culture camerounaise à travers le monde. C’est le pape de l’Assiko. Très tôt, son père catéchiste l’inscrit dans la chorale du village, il chante les cantiques à l’église avec les autres jeunes choristes. Mais c’est la nuit tombée que le jeune Bikoko participe aux veillées traditionnelles d’Assiko. C’est ainsi qu’il tombe amoureux de ce rythme traditionnel joué à l’aide d’une petite guitare à quatre ou cinq cordes( Moundende ), des bouteilles qui battent la mesure et des maracas; ce rythme frénétique fait aussi appel à des déhanchements sensuels et saccadés. Contraint d’interrompre ses études très tôt, faute de moyens, Jean Bikoko choisit la musique qu’il apprend en autodidacte.
L’éclosion du chantre de l’Assiko moderne
Originaire de l’ethnie Bassa, Jean Bikoko commence sa carrière musicale en 1953 en écoutant Albert Dikoume considéré comme l’un des précurseurs de l’Assiko moderne. Féru de musique, il se fabrique lui-même sa première guitare et joue dans des bars et des cabarets du Littoral. Plus tard, il rencontre le guitariste Alexandre Ekong qui l’introduit à la radio. C’est en 1950, qu’il sortira son premier disque « Mbimba/koo wada a man lolo ». Ensuite, il lance son orchestre intitulé « Jean Bikoko et ses Hetlers », et produit un deuxième album, « Wanda ntet » en 1969 qui connaît un succès international. Alors que l’assiko est traditionnellement joué en acoustique, Jean Bikoko Aladin introduit la guitare électrique, la contrebasse et les tambours pour accélérer la rythmique et y ajoute aussi la danse. Il produit plusieurs chansons à succès telles que « Di yanna » et « Hiki djam ligwe nguen ». Il partage la scène avec les musiciens reconnus tels que Manu Dibango, Tino Rossi, Claude François, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan… En 2003, il rend hommage à Ruben Um Nyobe avec « Um Nyobo ». En 2008, il sort « Assiko story ». En 2010, « Kon y bi kon » fait partie de la compilation musicale Un taxi pour Yaoundé. Il est le chantre de l’Assiko qu’il a rendu populaire.
Le Pape tire sa révérence
Après de nombreuses décennies au service de la culture camerounaise, le Pape de l’Assiko mourra le 22 juillet 2010 à l’âge de 71 ans. Le 23 juin 2015, la mémoire du chanteur sera touchée lorsque sa fille Marcelline Ngo Bikoko, artiste danseuse, décède à Paris dans des conditions troubles caractérisées par la disparition du cadavre de ce dernier. La fondation Centre Jean-Bikoko Aladin forever située au quartier Logbaba à Douala est inaugurée le 19 décembre 2015 à la mémoire de l’artiste. Légende ne mourant jamais…. La comédienne et danseuse Frida Choco Bronzé lui rendra hommage à de multiples reprises en réalisant de nombreuses prestations digitales sur le rythme de ses chansons notamment pour son concept « Free free Assiko Dance show ». On se souviendra de Jean Bikoko Aladin comme le Pape de l’Assiko moderne, pionnier de le la culture Bassa dans le monde.
Jean Bikoko : Le Pape De l’Assiko Moderne