Maître Alice Nkom : La valeur ajoutée du barreau camerounais
Alice Nkom est la première femme camerounaise à entrer au barreau du Cameroun à l’âge de 24 ans. Elle est principalement la première personnalité à défendre les droits des homosexuels.
Une dame de valeur peu appréciée
Alice Nkom est née le 14 janvier 1947 à Poutkak, dans la région du Littoral au Cameroun. Elle étudie en France et au Cameroun. À l’âge de 18 ans elle pose ses valises à Toulouse pour y étudier le droit. Elle est inscrite à la faculté de Droit de Sciences Economiques entre 1963 et 1964. Après sa formation elle retourne au pays pour finaliser son art. C’est ainsi qu’en 1968 Alice Nkom est diplômée de l’Université Fédérale du Cameroun.
Prêt pour le monde de l’emploi, elle décide d’ouvrir un cabinet d’avocat dans la capitale économique. A cette époque il faut rappeler que le métier d’avocat était exclusivement réservé aux hommes et pour la plupart des européens. Maître Alice débute sa carrière en défendant les victimes de violences policières et de discrimination.
En 1972, une loi anti-homosexualité est ajoutée au code pénal camerounais. L’avocate décide alors de défendre les accusés homosexuels. Un combat qui lui a valu plusieurs menaces à la suite de son activisme notamment des campagnes de diffamation de la part de collègues avocats, des menaces d’arrestation par les autorités et même des menaces de mort.
D’ailleurs à ce sujet Céline Metzger lui a consacré un film documentaire « Cameroun sortir du Nkunta ». Il s’agit d’un court métrage mettant en exergue la bravoure d’une avocate qui via la maîtrise du contour carcéral défend son client et cela malgré la lenteur administrative du milieu juridique.
Vie sociale
En 1990 elle s’inscrit dans le registre militarisme du Social Democratic Front. Malheureusement plusieurs années après Alice Nkom change de chapelle politique et se rallie au RDPC.
Dans l’optique de défendre la cause des veuves et orphelins, elle préside l’association des avocats du Cameroun, dont elle est membre fondatrice. Elle est également membre très active du mouvement Stand-Up for Cameroon (mouvement qui milite pour la transition politique). Dans cette lancée la Dame de caractère n’a jamais cessée de fustiger le pouvoir en place, également d’interpeller le Président de la République en vue de mettre fin au climat morose qui sévit sans les régions du grand Nord.
En 2003, elle fonde l’association ADEFHO en vue de défendre les homosexuels. Via sa détermination hors échelle plusieurs distinctions lui on été attribué parmi lesquels le prix Annesty des droits de l’homme (2013), lauréate avec le tunisien Mourir Baatour du premier prix pour la cause des personnes LGBT (2018).
Femme de pointe son parcours atypique révèle son audace. Maître Alice Nkom est l’incarnation de la détermination féminine.
