Jean Miché Kankan : l’homme pour le meilleur et pour le rire
Incontournable en matière d’humour, Jean Miché Kankan représente une ère du rire qui demeure à jamais éternelle. De son vrai nom Dieudonné Afana Ebogo, Jean Miché Kankan est né en 1956 à Nkom Meguem’si, non loin d’Akonolinga.
Des débuts difficiles
Jean Miché Kankan a grandi aux côtés de son père Jean Ebogo et Madeleine Nga, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs. Il passe son enfance à Bertoua, puis son adolescence à Yaoundé. Devenu adulte, il est tout d’abord professeur de langue française dans le secondaire, par la suite il abandonne cet emploi pour travailler comme fonctionnaire à Radio Cameroun. C’est à ce moment là qu’il rôde son style humoristique.
L’apogée de Kankan Jean Miché
Ses débuts sont laborieux et le public n’est pas au rendez-vous. Peu à peu, il devient connu en faisant des places au prix de 10 francs CFA. À Akonolinga il se fait appeler « Afadieu » en parcourant les écoles et débits de boissons de la ville. Au milieu des années 1970, le personnage Afadieu est repéré par Albert Mbida, journaliste à la radiodiffusion de passage dans la ville. Maurice Elanga fera les présentations. Le journaliste le mettra alors à l’essai pour remplacer temporairement l’humoriste René Guirene Njike alias Massa Batré, qui campe un vieux citadin au français châtié. Logé et nourrit par son nouveau mentor, celui qui est devenu Jean Miché Kankan devient le phénomène du 237. À chacune de ses interventions c’est un évènement dans les ménages à l’écoute de « radio trottoir » chaque début de semaine.
Dès 1976, il produit un spectacle à l’Institut français de Yaoundé ainsi qu’au cinéma Abbia. Il sera également sollicité dans plusieurs villes et agglomérations du pays. Ses cassettes audio s’achètent comme des petits pains. Sa notoriété devient internationale. Il est appelé au Gabon et au Togo par le président Gnassingbé Eyadema pour des représentations dans son village natal. Il sera également la mascotte du président béninois Mathieu Kerekou lors des campagnes électorales.
Œuvres majeures
- Le Permis de conduire
- La Carte d’identité
- La Fille du bar
- Maladie d’Amour
- Les Bonbons alcoolisés
- L’Élève international
- Le Prêt d’argent
On se souviendra surtout de son couple avec sa fameuse Hélène.
La chute d’un modèle en matière d’humour
Au retour d’une de ses tournées en Afrique de l’ouest, Jean Miché Kankan commence à souffrir d’asthénie, d’anorexie. Il tousse, perds du poids, s’affaiblit et perd régulièrement la mémoire. Les gens parleront de mauvais sort, de « Kong », de « poison lent ». Il est admis sous traitement chez un guérisseur traditionnel à Zalom, près d’Akonolinga. Il sera ensuite interné à l’hôpital central, on indexe la fièvre typhoïde et le zona. Les médecins du Centre Jamot à Yaoundé diagnostiquent une pneumonie. C’est ainsi que dans son parcours vers la mort, Jean Miché Kankan s’arrêtera à l’hôpital protestant de Nkol Metet, puis chez une exorciste de Mvog Ada avant de rendre l’âme le 13 février 1997 comme dans une mauvaise comédie.