Ibrahim Njoya, Le Plus Grand Des Sultans Bamoun
Très peu connu hors des livres d’histoire, le Sultan Njoya, roi des Bamoun a eu une très grande influence sur la culture camerounaise. Ibrahim Njoya, était un roi Bamoun, royaume situé à l’ouest du Cameroun, XVIIe de la dynastie de Nchare Yen, ayant régné de 1887 à 1933.
Les premiers pas du jeune Sultan
Pendant sa minorité, sa mère Na Njapdnunke assure la régence. Non pas parce qu’elle était la première épouse du défunt sultan mais parce que cette dernière semait la terreur car elle était considérée comme une terrible sorcière. C’est à l’aide du grand serviteur Gbetnkom Ndombu, que la reine Njapdnunke assoit sa domination sur le royaume.
À sa majorité en 1892, âgé de 16 ans, Njoya écarte Gbetnkom qui lève une armée. Une guerre civile ravage le pays (1892-1895) et Njoya ne garde son pouvoir que grâce à l’intervention d’un chef peul, le lamido Oumarou de Banjo. À son contact, Njoya et son peuple se convertissent à l’islam et se dotent d’une écriture, le shu-mom, qui permet la mise en place d’une véritable administration (état-civil, fiscalité, justice, archives).
L’impulsion des arts et de la culture
Le roi Njoya favorise l’essor des arts et des techniques et l’épanouissement culturel. Il a construit un remarquable palais à Foumban, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il a également favorisé le développement de la poterie, de la vannerie et le tissage. On retrouvera une bouteille de vin de palme sur une calebasse issue des artisans Bamoun formé par Njoya et transmise au roi Guillaume II par le Sultan de l’ouest.
Vers 1915, il crée une religion nationale inspirée par l’islam, le christianisme et les croyances traditionnelles, dont les fondements sont inscrits dans le Nkuet Kwate (Poursuis et atteints). Dès 1920, Njoya renoue avec l’islam qui connaît alors un rapide essor dans le royaume.
Sa plus grande réussite est celle du type littéraire à savoir la mise sur pied de l’écriture bamoun, avec son alphabet constitué d’environ 70 caractères.
L’arrivée de la colonisation et la fin du Grand Sultan de l’ouest
Sous son règne, les Bamouns entrent en contact avec la colonisation européenne (1885-1916). Les Européens introduisent le christianisme et engagent le démantèlement des structures politiques du royaume. Le royaume est limogé et placé en résidence surveillée à Yaoundé
Le roi Njoya meurt en 1933 à Yaoundé, dans une résidence surveillée par l’administration française.
De nombreux livres sortiront en relatant un peu de l’histoire de la légende Bamoun tels que :
- Njoya et le royaume bamoun : Les archives de la société des missions évangéliques de Paris, 1917-1937, Karthala, 2006, 580 p. de Alexandra Loumpet-Grazilini
- Nouvelles éditions africaines, 1977, p116, Ahmadou Ndam Njoya
- Mais surtout : «Le sultan Njoya et le pouvoir royal bamoun » de Judith Njele.
On se souviendra d’Ibrahim Njoya comme étant le pionnier de l’art et la culture Bamoun.
On se souviendra du Sultan Njoya comme étant le plus grand de tous les sultans Bamoun.